Les statues de l'Immaculée Conception : Le retour !
Il peut m'arriver d'oublier que le Christ compte sur mes qualités de gérant et non de propriétaire!
Ériger, Bénir ces statues, en 2017, et mettre le Lycée Pro sous le regard de St Vincent de Paul, désigner l'Immaculée Conception, notre Sainte Patronne, comme celle qui réunit toutes les unités de l'Établissement, est rempli de conséquences : la première est de nous souvenir que c'est l'Esprit qui doit édifier notre Établissement et non l'inverse, si on veut que nos pierres, neuves et anciennes, ne deviennent pas muettes. La deuxième, c’est accueillir Jésus Lui-même, en sa qualité de Maître et le placer au cœur de nos projets, de notre pédagogie, de notre façon d'instruire les Jeunes, afin de les "élever d'abord à leurs propres yeux", selon les mots de Simone Weil, professeur de Philosophie dans les années 30, qui répondait (déjà) aux Inspecteurs que certains renoncements en appelaient d'autres!
Petite histoire de grandes statues
Côté Pro
Nous ne pouvions nous contenter d'emporter tables et ordinateurs lors du déménagement du Lycée Professionnel Saint Vincent de Paul sur le site du Lycée des Métiers Beau-Frêne, en 2012. Après trois ans de démarches et la bienveillance de M Bayrou, nous avons pu récupérer la statue de Saint Vincent de Paul, restée sur l'ancien site, devenu l'école des beaux-arts. Elle avait été commandée par les Filles de la Charité dans les années 1920, alors très présentes à Pau, au
M. l'Abbé de Mesmay, le nouvel Aumônier Général de l'Ensemble scolaire, nous a placé, Jeunes et Professeurs, devant notre histoire et notre projet, lors de la bénédiction des statues de Saint Vincent de Paul et de l'Immaculée Conception.
sculpteur Ernest Gabard, ancien élève de l'Immaculée Conception! Il a aussi sculpté le monument aux morts qui se trouve sur le site du pôle général.
Sceller et bénir cette statue à l'entrée de Beau-Frêne, n'est pas une opération de communication ou d'embellissement pour Françoise Dajas, directrice adjointe du pôle professionnel et Nicolas Opsommer, directeur adjoint. Il s'agit de rappeler que la construction de ce beau Lycée des Métiers ne résulte pas d'un simple projet immobilier. Cette statue nous placera chaque matin devant l'essentiel, "en faire toujours davantage", rappelant les dernières paroles prononcées par Saint Vincent de Paul, ce géant de l'humilité.
Discours de Soeur Cécile, au nom des Filles de la Charité qui ont tant aidé matériellement la construction du nouveau Lycée des Métiers, dans un esprit de gratuité totale tourné vers les Jeunes.
Quatre Filles de la Charité avaient fait le déplacement, de Marseille et Bordeaux. De la Messe à la visite de l'Établissement, elles ont été accompagnées par nos Élèves et Professeurs qui percevaient bien l'importance de nos racines pour donner du sens à ce que nous faisons
Chorale et Enfants de Chœur avec les Religieuses dominicaines, Monsieur l'Abbé de Mesmay, Aumônier général, et Monsieur l'Abbé Ribeton, Aumônier en responsabilité de l'internat.
aujourd'hui, des racines toujours et seules sources de notre autorité qui se réfère ainsi à plus grand que nous. La chorale, lancée et animée par les Soeurs de la Fraternité dominicaine intervenant à L'Immaculée Conception, a illustré, pendant cette bénédiction, tout ce que nous pouvons partager entre le pôle général et professionnel.
La spiritualité vincentienne sera au cœur de l'aumônerie du pôle Professionnel, dans l'action comme dans l'oraison, "aux dépens de nos bras et à la sueur de notre front", dans la simplicité, l'humilité, la douceur et le désintéressement.
Côté général
À l'endroit où a été scellée la statue de l'Immaculée Conception se trouvait une statue du Sacré-Coeur, érigée dans les années 1880. Cette dernière a été retirée dans les années 1980 et "sauvée" par Monsieur l'Abbé Courège, alors Curé de la paroisse de la Sainte-Famille à Pau (il l'a mise à l'abri derrière l'Église Sainte-Bernadette de cette Paroisse et s'y trouve encore). Ce Sacré-Coeur est chargé de souvenirs pour des générations d'élèves, de Monsieur le Vicaire général François Bish à M l'Abbé Peyrous ou Monseigneur Sarrabère.
Un 3ème vendredi après la Pentecôte à l'Immaculée Conception, début XXème.
En attendant de pouvoir récupérer notre Sacré-Coeur, nous avons acquis une statue de l'Immaculée Conception, fin XIXème, à Saumur. Le début de sa nouvelle histoire commence avec Bassim, un chrétien d'Irak, embauché comme ouvrier d'entretien dans l'Établissement. Bassim était très ému, en la scellant, car il venait de quitter l'Irak avec comme dernier souvenir, des Dijihadistes détruisant des statues, à l'entrée de son église. Bassim et Madeleine Ben Aziz nous rappellent que si les Chrétiens d'Orient sont privés de liberté, ils ont la Foi. Alors que les Chrétiens d'Occident sont libres mais souvent perdus dans leurs querelles et postures idéologiques qui remplacent la Foi.
Un 8 décembre, début XXIème, à l'Immaculée Conception.
Après la Messe, tous les élèves du collège et du Lycée étaient réunis autour de cette statue de Marie, en ce 8 décembre 2016, comme ils l'étaient régulièrement autour du Sacré-Coeur. Les CPE, Grégory Ablain, Olivier Scott, Robert Pruvot, les Professeurs et Directeurs adjoints, Olivier Minvielle et David Scott, n'ont pas eu besoin de dire aux Élèves de se recueillir. Ils sont naturellement entrés dans la cérémonie. La chorale n'a pas eu besoin de sonorisation, chacun était à sa place, en silence, au sein de la Famille de l'Établissement, en héritiers des Élèves qui ont été à la même place, de 1884 à 2017, en s'inscrivant dans une "précédence" devenue si importante dans ce monde digitalisé, ce monde de l'immédiateté. Aux Grands du Collège et du Lycée s'ajoutaient plusieurs Élèves de l'École Saint-François d'Assise(l'École de l'Ensemble scolaire), avec Madame la Directrice, Anne-Marie Jaureguiberry, et Catherine-Marie Chassagne, Professeur et représentante du conseil pastoral de l'Établissement.
Les élèves de l'École sont venus prier et fleurir notre Sainte Patronne.
Sceller des statues apparaît "décalé", pas dans l'air du temps, pour certains "hommes modernes", parfois catholiques! Je ne vais pas me lancer dans l'explication des versets 4 et 5 du chapitre XX de l'Exode ni montrer l'importance du verset 3, toujours laissé de côté, bien entendu. Ce sont les représentations considérées comme des dieux que le Seigneur rejette! Et lorsqu'on se recueille devant une statue, on prie le Saint ou la Sainte qu'elle représente et non la statue qui n'est pas la divinité! Évidemment... Je suis plus inquiet pour l'homme moderne, qui place au-dessus de tout, son monde numérique, ses super capacités personnelles, l'argent, et bien entendu, son image à lui!
Notre seule ambition est de donner toute leur place au Seigneur et à ses Saints dans nos vies, de garder à l'esprit que Lui seul peut "réenchanter" l'École, bien loin devant toutes nos brillantes idées et idéologies!
Car Lui seul donnera sens et cohérence à nos projets pédagogiques et éducatifs.
Christian Espeso